En cours de préparation: Évolution et résistance : Présences du livre dans House of Leaves de Mark Z. Danielewski. Communication qui aura lieu dans le cadre du colloque du GRELQ: Les représentations du livre et des métiers du livre dans la fiction, qui se tiendra le 27 février à Sherbrooke.
House of Leaves, le roman culte de Mark Z. Danielewski (Pantheon Book, 2000), débute par les confessions de Johnny Truant, un antihéros que le hasard fait entrer en possession du manuscrit d'un vieil original nommé Zampano. Ce dernier a remisé dans une malle l'intégralité de son œuvre : un interminable essai prodigalement annoté, portant sur un film qui n’existe pas: Le Navidson Record. Au centre de ce film est l’histoire du photoreporter Will Navidson et de son emménagement dans une maison qui s’avère posséder des dimensions intérieures supérieures à ses dimensions extérieures, et où des couloirs apparaissent, incitant les protagonistes à tenter des explorations
Nous nous proposons ici d’étudier le travail à la fois thématique et formel sur la présence du livre opéré dans House of Leaves et d’interroger les implications d’une telle recherche littéraire au niveau de l’écologie médiatique.
Le livre est en effet une des figures centrales du roman de Danielewski où les processus de lecture et d’écriture sont omniprésents que ce soit thématiquement ou formellement. Le roman brouille les pistes paratextuelles dès les premières pages en se présentant comme « House of Leaves », écrit par Zampano, introduit et annoté par Johnny Truant, nos deux figures d’auteur/lecteur. La rédaction, le rassemblement du livre sont alors au centre de l’intrigue qui se déroule en parallèle de l’exploration de l’étrange maison de Navidson. Le titre du roman prend tout son sens : le livre est une maison de feuilles, dont les dimensions sont plus grandes à l’intérieur qu’à l’extérieur, il nécessite donc d’être exploré à l’instar de la maison du photoreporter. Le texte devient dès lors labyrinthique. Danielewski joue avec la mise en page traditionnelle du roman et la détourne en incluant des notes de bas de page, en écrivant dans les marges, en obligeant son lecteur à retourner le livre afin de lire certains passages et à aller et venir dans le volume. Le livre, ce cahier de page, est redécouvert dans sa spatialité, et perd ainsi son statut de medium neutre. La thématisation du livre et son traitement comme objet sont ici plus que de simples jeux métalittéraires et physiques puisqu’ils s’accompagnent d’une véritable réflexion sur la place du livre face au multimédia et aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. La mort du livre n’est pas encore à l’ordre du jour. Le roman de Danielewski relève incontestablement le défi posé par les nouvelles technologies et réalise le tour de force d’inclure des éléments propres aux productions hypermédiatiques comme les images, les liens, l’abolition de la linéarité (etc.), tout en affirmant les potentialités du livre, par une hyperconscience de sa matérialité et une thématisation centrale de ses processus d’écriture et de lecture. Dans le cadre d’une écologie médiatique hybride, House of Leaves apparaît sous bien des aspects comme le représentant de ce que le livre peut être à l’heure du digital.
House of Leaves, le roman culte de Mark Z. Danielewski (Pantheon Book, 2000), débute par les confessions de Johnny Truant, un antihéros que le hasard fait entrer en possession du manuscrit d'un vieil original nommé Zampano. Ce dernier a remisé dans une malle l'intégralité de son œuvre : un interminable essai prodigalement annoté, portant sur un film qui n’existe pas: Le Navidson Record. Au centre de ce film est l’histoire du photoreporter Will Navidson et de son emménagement dans une maison qui s’avère posséder des dimensions intérieures supérieures à ses dimensions extérieures, et où des couloirs apparaissent, incitant les protagonistes à tenter des explorations
Nous nous proposons ici d’étudier le travail à la fois thématique et formel sur la présence du livre opéré dans House of Leaves et d’interroger les implications d’une telle recherche littéraire au niveau de l’écologie médiatique.
Le livre est en effet une des figures centrales du roman de Danielewski où les processus de lecture et d’écriture sont omniprésents que ce soit thématiquement ou formellement. Le roman brouille les pistes paratextuelles dès les premières pages en se présentant comme « House of Leaves », écrit par Zampano, introduit et annoté par Johnny Truant, nos deux figures d’auteur/lecteur. La rédaction, le rassemblement du livre sont alors au centre de l’intrigue qui se déroule en parallèle de l’exploration de l’étrange maison de Navidson. Le titre du roman prend tout son sens : le livre est une maison de feuilles, dont les dimensions sont plus grandes à l’intérieur qu’à l’extérieur, il nécessite donc d’être exploré à l’instar de la maison du photoreporter. Le texte devient dès lors labyrinthique. Danielewski joue avec la mise en page traditionnelle du roman et la détourne en incluant des notes de bas de page, en écrivant dans les marges, en obligeant son lecteur à retourner le livre afin de lire certains passages et à aller et venir dans le volume. Le livre, ce cahier de page, est redécouvert dans sa spatialité, et perd ainsi son statut de medium neutre. La thématisation du livre et son traitement comme objet sont ici plus que de simples jeux métalittéraires et physiques puisqu’ils s’accompagnent d’une véritable réflexion sur la place du livre face au multimédia et aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. La mort du livre n’est pas encore à l’ordre du jour. Le roman de Danielewski relève incontestablement le défi posé par les nouvelles technologies et réalise le tour de force d’inclure des éléments propres aux productions hypermédiatiques comme les images, les liens, l’abolition de la linéarité (etc.), tout en affirmant les potentialités du livre, par une hyperconscience de sa matérialité et une thématisation centrale de ses processus d’écriture et de lecture. Dans le cadre d’une écologie médiatique hybride, House of Leaves apparaît sous bien des aspects comme le représentant de ce que le livre peut être à l’heure du digital.
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