Les e-formes entretiennent un rapport étroit avec leur contexte de production, de diffusion et de visualisation, de même qu'avec le support qui leur assure leurs modalités de perception et de pérennisation. C'est en quoi elles doivent être pensées à travers la totalité du prisme de leurs modalités d'existence - qu'il s'agissent de surgissement, de variations, d'interaction, de durée, de fiabilité, de traçabilité, de résistance, d'expansion, de mutation, d'accommodation, de réduction à une matrice, d'aliénation ou de pérennisation.
Elles demandent des équipements qui, avec l'évolution des machines, des logiciels de création et des players, des interfaces et des périphériques rendent la réception souvent problématique. Les éditions de CD-Rom ont pendant un certain temps pallier la division Mac/Pc en proposant des publications dans les deux formats. Mais cette précaution ne suffit plus à pérenniser un état de bonne visibilité pour les œuvres numériques, et de bon fonctionnement pour les œuvres interactives.
Notre nouveau chantier s'apprête à travailler sur pertes et les transformations et déterminations que les technologies numériques font aujourd'hui subir à leurs propres objets.
Une perspective qui ne l'est qu'en tant qu'elle demeure prospective : celle d'une entropie qui menace toute œuvre sous assistance technologique. En effet, en arts numériques, le peu de constance des supports de création et des modes de restitution provoque cette sorte d'éphémère technologique qui interroge directement la dimension artistique - au niveau de ses intentions et de ses exigences - tandis que les œuvres que l'on rêvait multiples, accessibles à tous, allographiques, plurielles, infinies, se voient surtout menacées d'obsolescence à très court terme. Assurer à chacune la pérennité de ses manifestations sensibles (mouvements, couleurs, rythmes et réactivité), tandis que la moindre évolution des processeurs crée des bugs d'interface détériorent gravement les aspects des œuvres devient une problématique majeure dans laquelle s'inscrivent nombre de recherches. Néanmoins, sur le plan artistique, ces œuvres n'appartiennent-elles pas au monde virtuel, et ne relèvent-elles donc pas de son inconsistance ? Si personne ne peut accéder dans quelques années aux œuvres d'aujourd'hui, nos écrits suffiront-ils à en rendre compte, et dans ce cas, quelle forme doivent-ils prendre ?
Dans tous les cas, les écarts entre les lois des marchés et de la culture, et les utopies et les uchronies artistiques ne manqueront pas de faire saillir de nouvelles problématiques et de relancer la réflexion.
Pour télécharger le Programme.
J'y proposerai une communication intitulée : "Étudier un objet absent, Tumulte de François Bon"
1 commentaire:
Hâte que tu me racontes comme c'était intéressant!
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